Mon enfant a quatre semaines. 28 jours. 672 heures (j’ai utilisé la calculatrice). Ma blonde semble trouver que je remplis à merveille mon rôle de père et de conjoint. Pourtant, je ne me lève pas la nuit.
« Bin voyons donc! Quel père ingrat laisserait sa blonde seule toute la nuit avec un enfant d’à peine un mois? »
Moi. Moi je laisse ma blonde seule la nuit. Voilà comment ça se passe.
Jadis, je me levais la nuit
Dans la première semaine de ma nouvelle vie de parent, je me levais la nuit. D’abord parce que bébé dormait dans la même chambre que nous et qu’au moindre bruit j’étais debout, mais aussi parce que j’avais l’impression que c’était ma responsabilité de père de me lever et de… regarder ma blonde allaiter pendant 45 minutes.
J’étais assis sur le fauteuil, à combattre le sommeil pendant qu’elle nourrissait notre garçon en silence. Je suis un gars qui aime l’efficacité, et épuiser les effectifs, ça n’avait rien d’efficace.
Ma blonde allaite, je dors
Boire. C’est la principale raison pour laquelle un nouveau-né de moins d’un mois se réveille en chignant au milieu de la nuit. On a opté pour l’allaitement, et la nature ne m’a pas doté d’une poitrine gorgée de lait. J’ai quand même lu sur le sujet pour bien comprendre de quelle façon je pouvais aider.
Dans le guide Mieux Vivre – la Bible – parmi les 15 pages qui traitent de l’allaitement, un paragraphe d’une 60e de mots aborde le rôle du père dans le processus :
J’ai offert à ma blonde une main supplémentaire pour mettre bébé au sein. Elle m’a lancé un regard de panique du genre : « Oh, mon Dieu, je pense que je viens de faire un enfant avec un imbécile! ». J’avais tendance à être d’accord avec elle.
Un père dévoué et prévoyant
Lorsqu’elle se lève la nuit, ma blonde se dirige vers le divan, son endroit de prédilection. Une fois assise avec l’enfant, elle doit avoir à proximité d’elle plusieurs items :
- Son milksaver
- Une petite couverture pour bébé
- Une lingette humide
- Son ordinateur branché et ouvert sur Tou.tv (on n’a pas de télévision, on vit dans le futur)
- Un oreiller
- Une gourde d’eau remplie
- Son livre
L’installation de la station d’allaitement est une tâche qui me revient. C’est pourquoi je m’assure que tout soit prêt avant de me coucher. Quand bébé craque, elle se dirige avec lui vers le salon et y trouve tout ce dont elle a besoin. J’y glisse même à l’occasion un petit mot d’amour du genre Tu penses que je dors? En fait, je rêve à toi mon Amour.
Entendons-nous bien. S’il manque quoi que ce soit, j’accours à la rescousse.
On change la couche entre les deux seins
C’est une technique développée par ma blonde. Quand il se réveille, notre enfant a faim comme un ours noir au printemps. Pour éviter la crise, elle débute l’allaitement sans changer sa couche. La fin du boire n’est pas un meilleur moment pour faire le switch, car la manipulation l’excite ou le fâche et il devient impossible de le rendormir en moins de 30 minutes.
Le milieu du lunch nous semble être un moment idéal. Complètement paf, il s’endort souvent sur la job après un sein. On en profite pour lui faire faire son rot. Puis, une coulisse de lait au menton, il ronronne pendant qu’on change sa couche. Ça le réveille juste assez pour qu’il se remette à téter avec passion. Une fois le deuxième sein à sec, il est à nouveau paf et prêt à se rendormir.
Puisque c’est ni avant, ni après l’allaitement, je ne donne pas une seconde de sommeil à ma blonde en réalisant cette tâche. C’est donc elle qui change la couche (en 3-4 minutes, parce que c’est une machine).
Entendons-nous bien. Si le bébé se pisse dans la face ou se vide de moutarde sur la table à langer, j’accours à la rescousse.
Notre enfant s’endort rapidement
Ma job, c’est de rendormir notre garçon après les repas nocturnes. Parce que c’est ce qui peut réellement avoir un impact sur le sommeil de maman. Sauf que ma blonde ne me réveille pas pour que je l’endorme s’il dort déjà (logique). Or, il est fréquent qu’il s’endorme immédiatement après avoir fini la tété sans qu’on ait besoin de le bercer ou de sautiller avec lui. Il suffit à ma blonde de le déposer dans son lit. Dans ces cas-là, je ne me lève pas de la nuit.
Entendons-nous bien. S’il craque, chigne ou a les billes rondes après l’allaitement, j’accours à la rescousse. Je m’étends avec lui sur le divan et on jase entre hommes jusqu’à ce qu’il retrouve le sommeil.
Je prends la relève tôt le matin
Avec une bonne nuit dans le corps, je suis prêt à répondre aux obligations familiales très tôt le matin. Je ramasse un peu la maison, je prépare le dîner, je start une brassée, je berce mon enfant en lui chuchotant des secrets. Pendant ce temps, ma blonde refait le plein d’énergie et se décharge mentalement.
Mais je ne me lève pas la nuit…